Par Nathalie Chapleau, professeure à l'UQAM
Morphologie
La morphologie décrit le langage au niveau des plus petites unités de la langue
porteuses de signification. Ces unités sont appelées morphèmes (Huot, 2012).
Morphologie dérivationnelle
La morphologie dérivationnelle concerne la formation des mots par dérivation soit par l’ajout d’un préfixe ou d’un suffixe à une base. Elle affecte la signification du mot et à l’occasion la catégorie syntaxique (Chapleau, 2013).
Morphologie flexionnelle
La morphologie flexionnelle concerne les flexions qui marquent le genre, le nombre ou le temps des verbes, situées à la droite de la base. La morphologie flexionnelle concerne les relations entre les mots et ne modifie pas leur sens (Chapleau, 2013).
Morphèmes
La plus petite unité de signification, isolée par segmentation, parfois elle correspond à un mot (p. ex. enfant), alors qu’à l’occasion il s’agit d’une unité dépourvue d'autonomie linguistique (p. ex. –eur).
Les morphèmes lexicaux ont une fonction sémantique, et permettent aux mots d’avoir une signification en eux-mêmes. Les morphèmes grammaticaux remplissent un rôle essentiellement syntaxique. Les morphèmes grammaticaux, ou affixes, au sein d’un mot sont dits liés, car, contrairement aux morphèmes lexicaux, ils ne peuvent pas apparaître seuls et s’ajoutent nécessairement aux morphèmes lexicaux (Casalis, 2006).
Mots de base
La «base» est le mot que l’on obtient après avoir enlevé un affixe. Par exemple, le mot de base de «branchage» est «branche» et le radical est «branch» (Colé et Royer, 2004).
Mots construits ou plurimorphémiques
Les mots construits morphologiquement ou plurimorphémiques se composent d’au moins deux morphèmes comme le mot «recopier». Ces mots complexes sont formés à partir d’un mot de base, nommé également radical ou racine («copie»), et d’un ou de plusieurs affixes (Chapleau, 2013). En français, environ 80% des mots sont construits (Catach, 1995).
Affixes
Morphème non autonome qui s’ajoute au radical d’un mot pour en modifier le sens et / ou la valeur grammaticale (Béguelin, 2000).
Préfixes
Affixe qui se place devant un mot de base pour constituer avec lui un nouveau mot, appelé dérivé. Le préfixe ne modifie pas la catégorie grammaticale du mot base (p. ex. faire [verbe] → refaire [verbe] ; Béguelin, 2000). En français, nous utilisons environ 292 préfixes (Casalis, 2006).
Suffixes
Affixe qui s'ajoute à un mot de base (racine ou radical) pour constituer un nouveau mot, appelé dérivé. Le suffixe modifie la classe de mots (catégorie grammaticale) du mot base (p. ex. arroser [verbe] → arrosage [nom], gentil [adjectif] → gentiment [adverbe] ; (Béguelin, 2000). En français, nous utilisons environ 170 suffixes (Casalis, 2006).
Traitement morphographique
Lors de la lecture ou de l’écriture, les mots multisyllabiques composés d’un mot de base et d’un affixe sont traités par cette structure. Par conséquent, ce traitement permet le développement d’une procédure donnant accès directement à la représentation orthographique et à la signification des petites unités de sens emmagasinées (Seymour, 2008).
Morphographe
Un morphographe lexical est une représentation graphique représentant une information dérivative liant entre eux des mots de même famille (p. ex. «t» de petit, petite, petitesse; Catach, 2008).
Conscience morphologique
La conscience morphologique est la capacité à analyser et à manipuler les unités morphologiques de la langue (Casalis et Bois Parriaud, 2018).
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